Afin de mieux comprendre le pourquoi du comment, il peut être intéressant de s’arrêter sur le terme “éthologique”. Ethos et logos écoulent du grec, et signifient respectivement “moeurs” et “science”. La science ou l’étude des moeurs. Cette pratique se penche sur les comportements animaux, les humains n’y faisant pas exception. L’éthologie observe les attitudes - les réactions- mais aussi leurs origines et leur utilité. Notons cependant, qu’un éthologue à proprement parler n’est pas nécessairement un pratiquant de l’équitation éthologique, et qu’un féru de méthodes éthologiques associées à des chevaux, n’est pas pour autant un éthologue !
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Les origines du licol éthologique
Le licol éthologique, est à l’origine qualifié de licol américain. C’est sur les terres découvertes par Christophe Colomb que cet accessoire a vu le jour. Visuellement, ce type de licol est très simple: de la corde et des noeuds situés à des endroits stratégiques (deux doigts sous les apophyses zygomatiques, entre les ganaches et sous l’auge, là où un dernier noeud dispose d’une boucle de corde afin de fixer une longe). Depuis une vingtaine d’années, ces licols sont arrivés en Europe et beaucoup de cavaliers les ont adoptés. Focus sur les raisons de ce succès, et mises en garde sur les effets délétères liés à une mauvaise utilisation de ce licol.
Comment s’utilise le licol éthologique ?
Le principe est simple, un licol éthologique est à mettre en lien avec le bosal. Non pas embouchure mais “ennasure”, le bosal ressemble à bien des égards à une muserolle traditionnelle. On pourra aussi mettre le bosal en corrélation avec le hackamore... Cette ennasure se fixe grâce à une têtière, et doit être scrupuleusement bien posée (sous le chanfrein, au dessus du nez), sous peine d’engendrer de très vilaines blessures. On trouve un poids sous le bosal, et c’est à celui ci que l’on fixe des rênes. Il n’est pas nécessaire d’y associer un mors. C’est à travers cette similitude que l’on peut faire le rapprochement entre un bosal et un licol éthologique.
Grâce à des points de pressions, le dispositif agit. La corde utilisée pour ces licols peut être de différents diamètres. Plus celle-ci est fine, plus son action sera dure. À l’instar d’un licol traditionnel, le licol éthologique se fixe à gauche de la tête du cheval. La corde passant derrière les oreilles traverse une boucle, il est ensuite question de faire un simple noeud pour bien attacher le licol.
Lorsqu’il est utilisé en équitation classique, le licol éthologique constitue un excellent outil de travail en main, et à la longe. Sans avoir la prétention de se substituer à un mors, il a malgré tout des vertus indéniables. Il serait même plus approprié de parler de licol de travail, plutôt que de licol éthologique… C’est néanmoins par le biais de cette finesse des indications, qu’il est judicieux de bien se renseigner sur les codes de ce matériel. Au même titre que d’autres principes d’éducation, le licol éthologique fonctionne selon le principe du “confort/inconfort”. En cela, la personne à pieds ou en selle, doit ressentir correctement les instants où le cheval cède, pour immédiatement céder à son tour. Confort et récompense riment ainsi ensemble.
Dans quels cas utiliser un licol éthologique ?
Il arrive parfois que certains chevaux ne respectent pas correctement les actions et demandes avec un licol traditionnel. Au lieu de directement se tourner vers un dispositif plus que sévère (type Chifney), il peut être envisageable de tenter le licol étho.
Pour commencer, afin de ne pas trop rapidement pousser le cheval à la faute, utiliser ce licol après une séance d’exercice traditionnel (moins d’énergie à revendre). En sachant que ce sont les points de pression (les noeuds) qui auront une incidence sur votre cheval, c’est bien par l’intermédiaire de la longe que les demandes et récompenses vont passer. Imaginez un petit trajet à effectuer en main ou si vous disposez d’un rond de longe, n’hésitez pas à vous y rendre. L’idée principale étant de solliciter le cheval à s’arrêter au moment où vous le décidez.
Dès lors que vous tendez la longe en direction du poitrail, tout en marchant au pas, les noeuds vont faire effet. Le cheval sous cette tension, va ralentir puis s’arrêter. C’est à ce moment précis qu’il est indispensable de détendre la longe pour récompenser. Associer une caresse est évidemment synonyme de gratification pour votre protégé. Cet exercice d’apparence simpliste est à réitérer plusieurs fois. Plus le temps va passer, plus vos demandes seront courtes, plus le cheval sera récompensé, et plus il voudra bien faire. Cette configuration peut s’appliquer à tous types de chevaux, lorsqu’une main juste y est associée.
Grâce à des demandes justes et claires, un cheval familiarisé au licol de travail, pourra tout aussi bien être longé, puis monté. Parfois, le travail en longe avec un mors peut être porteur de mauvaises indications (mors occasionnellement mal adapté qui sort de la bouche, et donc, mauvaises demandes et actions erronées à la clé). L’idée maîtresse des séances de longes avec le licol de travail, est de préserver la bouche. Certains chevaux descendent leur nez et tendent leur dos bien davantage qu’avec un mors et/ou un enrênement. Tout est encore question de dosage et de récompense, à partir de l’instant où le cheval accède à vos demandes.
Précautions incontournables
Le licol en corde est fait d’un seul tenant. Cette corde s’apparente à celle qui est utilisée en navigation, c’est donc de l’incassable ou presque. Aucun point de rupture n’y est présent, alors que les licols plats, eux, disposent de plusieures parties métalliques qui sous une trop forte tension, viendront à se rompre. En d’autres termes, un cheval même des plus placides, ou peu émotif, ne doit en aucune façon être attaché ou transporté avec un licol éthologique. La finesse de la corde viendrait à cisailler la nuque et engendrer de terribles blessures.
Avant de se lancer dans l’expérience du licol de travail avec son cheval, il faut être bien conscient que les actions sont si fines que les moindres à coup sont ressentis par le cheval (informations parfois contradictoires). À noter aussi que la force de la personne qui l’utilise, quel que soit son gabarit, se voit considérablement augmentée à travers la corde. Ce type de licol, est donc très, très, très sévère s’il est utilisé à mauvais escient.
Finalement, il faut plutôt le considérer comme un outil. Certes fin et léger, il est à noter que ce sont les cowboys américains qui ont élaboré le licol en corde. Les quarter-horses et autres mustangs, de musculature dense et trapue ont été les premiers chevaux à en être harnachés, et à en illustrer l’efficience.