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    Quels compléments alimentaires pour la jument en gestation ?

    La jument est l’un des mammifères dont le temps de gestation est relativement long. Pour une durée d’environ 11 mois à abriter un foetus en plein développement, la nutrition joue un rôle prépondérant dans la santé de la mère et du poulain à naître. La période des poulinages s’étend sur plusieurs mois. De janvier à juillet, les élevages sont aux aguets et l’enjeu majeur est de parvenir à nourrir et complémenter correctement les juments durant la fin de leur gestation. Cela vaut également pour la phase de lactation.  Equirodi vous propose quelques lignes à ce sujet, en vue de bien choisir les compléments que vous pourrez apporter à votre poulinière.

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    Le développement du poulain : tardif et exponentiel

    Le foetus se construit au cours des 40 premiers jours de gestation. On parle alors de stade embryonnaire. Entre la conception et le 6ème mois, il n’atteint que moins de 20% de son poids de naissance… Pendant la période 8ème / 9ème mois, le poulain ne pèse qu’environ 8 kg. Pour bien comprendre ce mécanisme tardif, il est important de savoir que le poids de naissance est d’approximativement 50 kg (si l’on se base sur une jument dont le poids équivaut à 550 kg). Ainsi, les trois derniers mois de gestation constituent une phase cruciale, car le poulain gagne environ 40 kg au cours de ce laps de temps. Par voie de fait, la jument prend aussi davantage de poids pendant ce dernier trimestre de gestation.

    Les naissances en période hivernale impliquent davantage de compléments

    Les juments qui mettent bas avant le printemps sont les plus concernées par cette problématique. L’herbe étant pauvre en hiver, il est indispensable de leur proposer du fourrage riche et de l’aliment qui va leur permettre de couvrir leurs besoins en énergie et nutriments. Non seulement, cela va optimiser la fin de la croissance du foetus dans l’utérus de la mère, mais ces différents apports permettront également à la poulinière de se maintenir en bon état, et d’avoir suffisamment de réserves pendant la période de lactation. Exemple simple : les juments en hiver nécessiteront du foin de bonne qualité, voire même de l’enrubanné, tandis que celles qui mettront bas au printemps pourront bénéficier de la belle et bonne nouvelle herbe.

    À quel moment s’agit-il de complémenter la poulinière ?

    Au regard des différentes étapes de développement du foetus (qui s’opèrent en fin de gestation comme évoqué précédemment), il peut être opportun de commencer à complémenter la jument entre le 5ème et le 8ème mois. Jusque là, les besoins quotidiens en aliments et en fourrage sont surtout similaires à ceux d’un cheval entretenu traditionnellement. La poulinière, jusqu’au sevrage du poulain, aura des besoins accrus en énergie, nutriments, vitamines et minéraux. La période la plus “complexe” se situe au moment des 2 et 3èmes mois de lactation (très forte production de lait). Cette phase de lactation peut aller jusqu’à 6 mois, voire 1 an, selon le moment du sevrage du poulain. De la mise bas jusqu’à la fin du premier mois de lactation, la jument produit approximativement 3% de son poids corporel en lait. Et ce, quotidiennement. La nature faisant bien les choses, cette production de lait diminue au fur et à mesure que les mois passent, jusqu’au sevrage.

    La composition du lait connaît également des variations : afin que le poulain s’arme correctement physiquement, on note en début de lactation un fort taux de protéines et de matière grasse. La tendance s’inverse par la suite, et le lait maternel devient plus chargé en lactose. Du côté des aliments à proposer à la jument, c’est en toute logique que l’apport en protéines doit se faire de manière croissante à partir de la fin de gestation, jusqu’au début de la période de lactation. Il est conseillé de conserver une quantité constante en protéines, puis de diminuer petit à petit jusqu’au 6ème mois de lactation. À noter tout de même, que la dose quotidienne en protéines, fournie à la jument au 6ème mois de lactation, reste deux fois plus élevée que celle qui est servie de la période de saillie jusqu’au début de gestation.

    Jument gestante : Pourquoi les protéines ?

    L’utérus, le placenta et le foetus sont fortement “chargés” en protéines. Afin de ne pas épuiser les réserves de la jument, et en vue de favoriser la production d’un lait nutritif, l’apport en protéines constitue un réel levier dans la bonne marche des choses. Il y a manifestement une corrélation entre les juments qui produisent peu de progestérone, et une carence en protéines. De fait, les juments concernées par cette possible carence peuvent mettre davantage de temps à retrouver leur cycle ovulatoire.

    Et les autres minéraux et vitamines dans tout cela ?

    Cette rubrique concerne notamment la phosphore et le calcium. Il est primordial que leur apport soit augmenté (doublé) dès la seconde partie de gestation entamée (source Nutrition et alimentation des chevaux, W. Martin-Rosset et al., 2012). Les besoins en cuivre, zinc, manganèse, fer et sélénium augmentent également. Pour la partie vitamines, les besoins en vitamine D (qui permet d’absorber le calcium et le phosphore, et de favoriser la bonne minéralisation des os) et en vitamine A (qui joue un rôle dans le développement osseux et ophtalmique) et E (antioxydant) augmentent de plus de 50% durant cette même deuxième partie de gestation.

    Quels sont ainsi les aliments et compléments consacrés à cette période charnière ?

    Dans un premier temps, il faut veiller à ce que la jument ait un accès libre à une pierre à sel et à une eau propre et claire en grande quantité. Le fourrage a une grande importance également. En pâture avec herbe de début de saison, ou en période où cette herbe est moins nutritive, il faut s’assurer  que du foin de bonne qualité soit à disposition constante. Le foin ne pouvant pas constituer une seule et unique source pour puiser les minéraux et les vitamines nécessaires à la jument en gestation puis allaitante, il s’agit de trouver des aliments à offrir plusieurs fois par jour en complément.

    Concrètement, où l’énergie se trouve-t-elle ? Le fourrage, comme cité précédemment, ainsi que l’herbe, permettent d’apporter glucides et donc, cellulose. Les céréales et concentrés sont aussi sources de glucides, on y trouve le sucre et l’amidon. Les tourteaux eux, offrent (entre autre) un apport en lipides.

    Ce qui va conditionner la bonne fabrication des tissus, favoriser une bonne croissance, assister la jument en lactation et en fin de gestation, est ce que l’on appelle la Matière Azotée Digestible Cheval.

    C’est elle qui va pourvoir l’apport en protéines et en acides aminés. Indispensables en matière de nutrition, on en trouve dans les tourteaux de soja, de colza et de tournesol. Des céréales (orge et avoine principalement) complètent le menu.

    En ce qui concerne les vitamines et minéraux, on peut en plus de la pierre à sel, proposer à la jument un complément minéral vitaminé. De nombreux fabricants en distribuent à travers des gammes bien spécifiques à chaque individu (race, taille, poids, âge, jument en extérieur ou au box, etc.).

    Parallèlement aux aliments fournis

    Une jument pleine ou en lactation n’est pas dispensée de vermifugation. Autrement dit, des vermifuges adaptés sont à disposition sur le marché, et il est très important de suivre un protocole antiparasitaire.

    L’état des dents doit également être scrupuleusement vérifié. N’oublions pas que la digestion commence dans la bouche !

    Les rations journalières doivent être fractionnées, et l’aliment doit être donné après le foin. Cela signifie que pour bien faire, les repas doivent être pris à heures régulières et chaque jour sans faute.

    Au regard des besoins de la jument, il est important de faire évoluer les rations progressivement. Par exemple, on ne peut pas doubler l’apport quotidien en protéines du jour au lendemain.

    D’un point de vue annexe, toute source de stress est à proscrire. Environnements poussiéreux, pollué, ou sale doivent être évités.

    En toute logique, stocker les aliments dans des endroits sains et à l’écart des rongeurs. Les excréments de ces derniers pouvant être toxiques.

    Si vous proposez de l’enrubanné à votre jument, vérifiez toujours qu’il n’y ait pas de moisissures au moment où vous ouvrez vos bottes. Les moisissures, qu’elles soient présentes dans le foin, sur des fruits ou des légumes, sont extrêmement nocives pour le cheval.

    En cas de doutes

    Si vous désirez coller au près des besoins de votre jument, n’hésitez pas à faire appel à votre vétérinaire et à un nutritionniste. Après estimation ou confirmation précise du poids de la jument, ainsi que de son état, certaines analyses peuvent s’avérer très intéressantes. On pense par exemple à la qualité de l’herbe et du foin. En se renseignant sur les compositions des différents concentrés, ou des compléments en minéraux et vitamines, on peut aussi trouver des marques plus adaptées en fonction des juments. Observation, prise d’informations adéquates, et suivi rigoureux de votre jument seront vos meilleurs atouts :-)

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