Bien connue des cavaliers de dressage, la bride n’est ni plus ni moins qu’un bridon équipé de deux montants de filet, afin de pouvoir accueillir deux mors, et ainsi deux paires de rênes. Il peut arriver que les mors soient reliés par des alliances, et que de facto, le cavalier n’ait qu’une paire de rênes entre les mains. Néanmoins, c’est bien selon la configuration “deux paires de rênes” que la bride est majoritairement utilisée. Cet équipement équestre est également employé dans d’autres disciplines (cso, équitation espagnole, etc.).
Equirodi vous propose quelques précisions au sujet de la bride afin de vous aider à comprendre comment et pourquoi l’utiliser. D’autre part, comme ce qui concerne les filets et les bridons, un très vaste choix de brides est disponible sur le marché. Couleurs, détails, rênes, mors, et tailles… Il y en a pour tous les goûts lorsque l’on souhaite investir dans une bride pour monter à cheval !
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Un peu d'histoire
La bride avait au départ pour vocation de permettre au cavalier de contrôler son cheval avec une seule main, tout en maniant les armes de l’autre main. Depuis l’époque des maîtres écuyers - notamment Pluvinel (1552-1620), Duplessis (1620-1696), la Guérinière (1687-1751), Baucher (1796-1873) ou encore le général L’hotte (1825-1904 et l’on doit à cet homme la démocratisation du trot enlevé ! ) - la bride est considérée comme un équipement permettant une communication fine et millimétrée entre le cavalier et sa monture. Il est à noter qu’au regard de la complexité des actions de la bride, cette pièce du harnachement ne s’adresse qu’à des mains expertes et éclairées.
De quoi est constituée la bride ?
La bride dispose systématiquement d’un mors de filet, qui peut être “simple” ou à “olives”. Le second mors, qualifié de “mors de bride”, peut quant à lui receler de bien des subtilités.
Une muserolle plus large
Il est plutôt aisé d’expliquer la conception de la bride, car toute cavalière ou cavalier même néophyte, connaît approximativement la structure du bridon qui est utilisé traditionnellement. Typiquement, la bride ressemble à bien des égards à un bridon équipé d’une muserolle française. La seule petite nuance que l’on peut constater au départ : la muserolle est plus large et plus épaisse que sur un bridon classique.
Deux embouchures : un mors simple + un mors de bride
Deuxième détail important : deux montants de filets descendent de la têtière, ainsi on peut associer deux embouchures à ces montants. Face à un filet classique, on ne trouve qu’un montant de filet de chaque côté, la sous gorge qui se fixe à gauche, et le passant de muserolle glissé sous la têtière (cet aspect amovible permet de changer à loisir les muserolles dont on souhaite équiper sa monture, sans nécessairement réinvestir à chaque fois dans un filet différent !).
Comme évoqué dans l’introduction de cet article, la bride doit systématiquement disposer d’un mors simple ou à olives. Le mors à olives (avec petits anneaux) permet de limiter davantage les pincements au niveau de la commissure des lèvres. Ce mors peut être à simple ou double brisure. Puis, nous allons nous tourner vers le mors de bride, qui lui peut être conçu différemment mais qui est systématiquement muni d’une gourmette. Ces deux mors doivent être impérativement fait du même matériau (par exemple : mors simple en acier / mors de bride en acier, ou les deux mors en cuivre, en sweet iron, blue steel ou encore en cyprium, en aurigan, en maillechort...).
Qui dit conception différente, dit aussi niveau de sévérité différent (inutile de rappeler que la sévérité dépend surtout de la main qui est combinée à la bride, et de la manière dont le cavalier envisage son utilisation de la bride). Ainsi, le mors de bride est droit mais il dispose très souvent d’un passage de langue plus ou moins courbé. De part et d’autre, des branches plus ou moins longues. Cette longueur est associée au niveau de sévérité du mors.
La gourmette
Une gourmette complète le dispositif : elle est accrochée à l’anneau porte mors de la branche du côté droit (ce même anneau accueille le montant en cuir) et se fixe à l’anneau de gauche. Le mors de bride peut disposer de ce que l’on appelle des “pompes”. Dans cette configuration, le canon du mors n’est pas fixé d’un seul tenant aux branches : il coulisse (on pense au mors Saumur). Cette dissociation permet au cheval de jouer davantage avec son mors. Lorsqu’il s’agit d’un mors sans pompes, canon et branches sont faits d’un seul tenant. Les mors Lhotte par exemple illustrent le plus souvent cette conception. Ils proposent davantage de fixité, mais nécessitent encore plus une main douce et concernée.
Les rênes de bride
Arrêtons nous quelques instants sur les rênes : d’apparence tout à fait similaire, il est à noter que la paire de rênes accordée au mors de bride est plus fine (de quelques millimètres) que la paire de rênes que l’on attache au mors simple. En cuir lisse, les deux paires de rênes sur une bride n’ont à priori pas d’arrêtoirs.
À quoi sert précisément la bride en équitation moderne ?
Les effets des mors composant une bride
Un cheval peut être équipé d’une bride dès lors qu’il est à même de se poser sur son mors en filet simple. Un cheval posé, décontracté, souple, à l’écoute, suffisamment dans l’impulsion, et préalablement capable de se déplacer facilement latéralement (tout en conservant en filet simple son attitude dite “placée” ou “sur la main” et ce, aux trois allures). Ainsi, la bride est un accessoire destiné à peaufiner la mobilité du cheval, elle constitue une aide dans l’accomplissement de figures techniques. De façon schématique et simplifiée : le mors de filet va avoir un effet releveur, tandis que le mors de bride a un effet abaisseur. De fait, un cheval monté avec cette pièce de harnachement dans de bonnes conditions doit illustrer autant de décontraction qu’en filet simple.
De manière plus détaillée, comment chacune des embouchures agit et comment le cheval réagit ? En ce qui concerne les réglages, il est primordial que les mors ne se chevauchent pas. Le mors de bride tombe sous le mors de filet. La muserolle se règle comme habituellement avec une muserolle française, mais c’est sur la gourmette qu’il s’agit de faire preuve de vigilance ! Une fois accrochée, on doit se trouver face à un angle de 45 degrés si l’on ajuste les rênes.
Comment tenir les rênes de bride ?
Typiquement, les rênes se prennent à “l’allemande”. C’est à dire que l’on va les croiser afin d’avoir les rênes de filet sous les petits doigts de chaque main, puis les rênes de bride entre le petit doigt et l’annulaire. De nombreux cavaliers de dressage tiennent aussi leurs rênes à “l’anglaise”. En somme, les rênes ne sont pas croisées, et c’est une rêne de bride qui se glisse sous les petits doigts, et la rêne de filet entre l’annulaire et l’auriculaire. La méthode dite “française” est plus complexe, car même si les rênes ne sont pas croisées, la rêne de filet se loge entre le pouce et l’index (cette manière est employée par les cavaliers qui se frottent aux méthodes de légèreté).
La bride en concours
Prenons l’exemple des petits cavaliers de concours complet à poney, qui au fur et à mesure des épreuves sur lesquelles ils et elles évoluent, vont commencer à utiliser une bride sous la houlette de leur moniteur. Lors de reprises de dressage à dérouler en début de concours, les exigences des juges vont crescendo, et le niveau attendu à poney est parfois autant sinon plus élevé que sur certaines épreuves chevaux. Cela ne dispense évidemment pas d’une maîtrise et d’une compréhension de sa monture en filet simple avant de se lancer en bride. À noter que la bride est autorisée en épreuves club 1, amateur et pro. Les épreuves Poneys et AS n’autorisent pas la bride sur le dressage (en concours complet) (cf. Règlement CCE sur le site de la FFE). Il peut aussi être intéressant de se mettre à cheval sur des chevaux parfaitement dressés, habitués à la bride et au “bouton” pour commencer à se familiariser à ce matériel. Cela permet de saisir directement les bonnes sensations, pour ensuite s’y essayer avec son cheval. L’encadrement par un professionnel lors des débuts est par ailleurs indispensable.
Quelles sensations doit-on rechercher lorsque l’on monte en bride ?
En principe, utiliser une bride représente une manière d’affiner et d’ajuster le plus précisément possible les demandes et les actions à cheval.
Prenons une situation toute simple : vous travaillez votre cheval sur le plat consciencieusement, vous mobilisez souvent ses hanches, ses épaules, vous effectuez des transitions, le tout en filet simple avec du liant et un équilibre agréable entre vos actions de jambes et vos actions de mains ? Cela illustre la situation idéale qui va vous permettre d’utiliser la bride. En employant ce nouvel accessoire, au départ sur des exercices très simples tels que le relâcher et la découverte des actions des deux mors, vous allez pouvoir vous familiariser à de nouvelles sensations. D’aucuns constateront qu’il faudra se servir différemment des jambes, d’autres se verront avec à peine quelques grammes dans les mains (certains chevaux en bride se métamorphosent rien qu’en ayant deux mors dans la bouche, sans même que le cavalier n’ait à trop agir sur les rênes de bride ! ).
La bride bien employée, au départ sous l’oeil de l’oeil de l’autorité enseignante, va permettre au cavalier d’avoir un cheval tête à niveau, et de conserver la mobilité dans les déplacements. Attention à l’impulsion… Pourquoi ? Le mors de bride étant non seulement “abaisseur”, représente en même temps un frein. Il peut être intéressant de s’équiper d’une petite paire d’éperons lorsque l’on monte en bride. Non pas en vue de labourer les flancs de votre destrier, mais simplement afin de vous aider à faire coïncider au mieux vos actions de jambes à vos actions de main. Le stick de dressage peut aussi constituer une aide artificielle afin de renforcer l’action des jambes. La bride peut s’avérer formidable dans l’exécution de différents exercices, elle peut aussi en étant utilisée une fois par semaine lors d’une séance de plat où l’on va rechercher beaucoup de précision, être un agréable outil de travail dans la routine hebdomadaire du cheval. Cependant, et on ne le dira jamais assez : parcimonie, dosage, demandes justes et beaucoup de récompenses aux montures qui en sont équipées. Cela vaut par ailleurs pour tout autre demande à monsieur cheval, en bride ou en filet simplex :-).