Il semble qu’il y ait autant de rapports aux chevaux, que de chevaux et d’hommes… Logique dans un sens, mais ces différents liens ont un dénominateur commun: la réciprocité.
Quel que soit le contexte concerné, loisir, élevage, compétition, compagnie… Un cheval et son humain échangent. Ils partagent, en se donnant puis en se rendant, ils se manifestent mutuellement tout un tas d’émotions. Il n’est pas rare de constater qu’un cheval et son propriétaire/cavalier entretiennent des liens très particuliers. Vu de l’extérieur, certains binômes semblent avoir des échanges très étonnants… Et pour cause, au fil du temps, chacun finit par reconnaître une manifestation d’humeur, un signal à décoder. Par exemple: qui ne s’est pas “forcé” à aller monter à cheval, en étant fatigué, après une journée compliquée, suite à une contrariété? Forcer… c’est le mot! Bien souvent, une petite forme ou des démons personnels peuvent aboutir à eux mêmes contrarier votre monture. Patience amoindrie, tension musculaire, manque d’écoute à l’égard du cheval… Un sacré cocktail pour achever de rendre la journée, vraiment NULLE. Paradoxalement, lorsque vous débordez d’énergie positive et bienveillante, vous baignez naturellement dans une atmosphère et dans des échanges porteurs de messages positifs... Tout cela, car votre cheval vous sent et vous ressent. Pourquoi ne pas tirer parti de ce médium qu’est votre compagnon? Cet animal, véritable papier buvard, représente à travers différents aspects, votre miroir. Qui dit échanges positifs, dit petits et grands bonheurs...
Patience est mère de toutes les vertus
À l’image de cette phrase bien souvent employée: “Paris ne s’est pas faite en une messe…”, la relation avec un cheval se construit. Ce sont des heures, des jours, des mois et des années qui établiront des liens solides entre votre animal et vous. Une remise en question parfois compliquée à certains égards, des pistes pour approfondir vos liens, des efforts de compréhension… Votre cheval ne parle malheureusement pas, il faut donc l’appréhender et l’observer afin de communiquer avec lui, autrement que par des paroles échangées. Bien évidemment, le ton de votre voix, certains mots aussi, auront une résonance particulière auprès de lui. L’illustration parfaite de cela se retrouve dans le travail en liberté, dans la manière d'apaiser le cheval dans ses allures grâce à un “douuuucement…..” bien qu’étant en selle aussi. En attelage également, la voix est une puissante aide naturelle. D’autre part, en s’efforçant de ne jamais céder à l’énervement, on en apprend sur soi. On apprend sur nos capacités à faire de preuve de patience, on constate que l’on est capable de détourner des réactions primaires vers des actions justes et indulgentes. Finalement, on remarque que cette aptitude à garder son sang froid, se transpose dans la vie de tous les jours. On apprend à réagir calmement face à autrui, on essaye d’être diplomate le plus souvent possible, on réagit moins à “chaud”… En somme, ce que l’on instaure avec un cheval, transpire dans le reste de notre vie. N’éprouvez-vous pas une immense fierté, quand vous réalisez que vous avez fait preuve d’intelligence dans une situation, ou de prime abord, les nerfs auraient parlé à votre place? Il y a fort à parier que si, vous êtes contents de vous, et vous avez repoussé colère et énervement. L’humour marque cette hypothèse, mais il se pourrait bien que vous ayez gagné en espérance de vie, en ne laissant pas le stress et la tension vous envahir !
Un cheval nous oblige à être responsable
Même sous la pluie, même s’il fait froid, même si la flemme nous gagne… Notre cheval est sous notre responsabilité. Cafard, mauvaise nuit, aucune excuse n’est recevable pour laisser tomber votre compagnon. Sa santé et son moral doivent être au coeur de vos préoccupations. Et sincèrement, sous une pluie battante, voir accourir votre cheval pour venir à votre rencontre… L’entendre hennir sans vous avoir vu, mais simplement parce qu’il a entendu le moteur de votre voiture… On sourit, et on ressent de la joie, non?! À défaut de rester dans le canapé à ermiter, on sort de la maison pour s’occuper de loulou, on met de côté les histoires personnelles, et l’on en profite pour aller donner de l’amour à un individu qui n’a pas choisi d’être là. On organise des balades sympas et on découvre la nature autrement qu’à pieds ou en vélo… On se donne des objectifs sans oublier: pas de deadline, pas de précipitation, de la bonne humeur, et quoi qu’il en soit, terminer une séance sur une note facile et confortable. Le cheval nous incite à prendre le temps. Cela est valable dans toutes les sphères équestres. On prend le temps qu’il faut avec une poulinière, avec un jeune cheval, avec un cheval confirmé, avec un cheval de balade, avec un poney de club… Et en prenant du temps avec eux et pour eux, nous prenons du temps pour nous. Et ce temps pour soi, partagé avec un animal qui nous est cher, cela peut parfois constituer le comble du luxe. Le cheval nous apprend la reconnaissance, la connaissance, et le fait d’accepter que nous ne pouvons pas tout contrôler. On ne peut pas forcer un cheval à nous aimer, mais on peut s’efforcer de lui donner beaucoup. Le cheval nous apprend le don de soi même et la générosité.
Et vous, est ce que votre cheval vous rend heureux (se)?
Vous avez peut-être trouvé de quoi faire écho à ces lignes, chacun vit très personnellement sa relation avec son cheval. Si vous désirez développer ce thème, nous vous invitons à nous témoigner vos expériences !