Cavaliers de club ou propriétaires, se trouvent face aux “chaussures” de leurs montures dès lors qu’ils curent les pieds. Les chaussures, ce sont bien entendu les fers. Les pieds des chevaux sont des entités à part entière de leur anatomie. Lorsque ces derniers nécessitent d’être ferrés, peu de personnes savent à quoi correspondent les fers qui sont posés. Dès le galop 3, on rencontre dans le manuel fédéral, une description des différentes zones d’un fer. Il n’est toutefois pas question à ce moment, de rentrer davantage dans les détails propres à la ferrure.
Avant d’en connaître les spécificités, on s’en remet aux mains du maréchal en charge de la cavalerie du club, ou de celui qui s’occupe de nos propres chevaux. À moins de bénéficier d’assez de temps lors de son passage, dans ce cas vous pouvez à loisir poser des questions, voire même observer des types de fers bien particuliers (les maréchaux ont souvent un stock assez important de fers spécifiques dans leurs camions) - la situation est plus souvent telle qu’un jour de passage est convenu, le maréchal met à jour les pieds de vos chevaux, et s’en débrouille en votre absence. Equirodi vous propose aujourd’hui un petit descriptif général des principales familles de fers, afin de vous donner un aperçu de ce que vos chevaux sont susceptibles de porter.
Les grandes familles de fers
D’un point de vue factuel, on rencontre trois grands types de fers. Ils diffèrent à travers bien des aspects (matière, poids, lignes…). Cependant, on peut les classifier comme suit:
- Les ferrures classiques
- Les ferrures sports
- Les ferrures orthopédiques
Voici davantage de détails, afin de préciser la nature de ces différentes ferrures.
Les ferrures classiques proposent des fers en acier avec des profils simples, voire plats, et avec ou sans rolling. Cette configuration s’adresse à la grande majorité des chevaux. Lorsqu’aucune pathologie n’est à traiter, ou que le cheval ne nécessite pas de ferrage technique, cela constitue la solution la plus simple et la plus employée.
Les ferrures sports proposent soit des fers en acier, avec ou sans plaques, avec des profils roulants (le fameux “rolling” dans le jargon consacré), soit des fers en aluminium, avec ou sans plaques, avec ou sans silicone, et avec du rolling également.
Les ferrures orthopédiques proposent aussi soit des fers en acier, soit en aluminium, avec ou sans plaques, avec ou sans silicone, mais les profils sont particuliers.
Les profils en maréchalerie sont en fait les largeurs des fers. En fonction de l’épaisseur des branches au niveau de la rive interne et de l’ajusture, le maréchal va pouvoir en forgeant, ajuster le fer précisément au pied. En utilisant des fers disposant de certaines zones larges, par exemple les fers à oignons (avec de larges éponges), l’ambition sera de limiter l’enfoncement dans le sol. Parfois il sera question d’augmenter l’enfoncement dans le sol. Cela est rendu possible grâce à des chasses fines.
Prenons l’exemple d’un cheval souffrant de douleurs, suite à des problèmes localisés au niveau de l’os naviculaire. Cela permet d’illustrer le principe de limitation d’enfoncement dans le sol. Il s’avère parfois indispensable de poser des fers à l’envers (fers Napoléon). Cette méthode réduit encore davantage l’enfoncement dans le sol, en soutenant fort le talon.
Pour en revenir aux différents matériaux - on pense principalement à l’acier et à l’aluminium - c’est en fait le poids qui conditionne le choix. Les fers alu sont très très très légers. Leur pouvoir absorbant est également plébiscité. Néanmoins, étant en métal “tendre”, il faut rester vigilant à leur niveau d’usure. Si vous pratiquez beaucoup d’équitation en extérieur et que vous marchez souvent sur le macadam, il faut s’attendre à voir le fer alu s’user bien plus vite qu’un fer acier.
Autre matériau qui est répandu surtout en endurance, le plastique. Les fers en cette matière sont parfois utilisés chez les poulains trotteurs. Cela les aide à se mécaniser. Les retours au sujet de ces fers sont parfois mitigés. Cette matière fait glisser le pied à certains égards, et conséquemment à sa souplesse, ne parvient pas à soutenir correctement la boîte cornée.
Pour aller plus loin, d’autres explications au sujet des plaques, du silicone, des clous, et de détails plus poussés à propos des fers, vous seront proposés dans un prochain article :-)
Trouver un maréchal-ferrant près de chez vousArticle rédigé en collaboration avec Florent Gallard Maréchal Ferrant dans les Pays de la Loire.