Investir dans une selle de dressage doit se faire de façon extrêmement réfléchie. Les personnes qui se lancent de manière exclusive dans cette discipline, tomberont probablement toutes d’accord sur le fait que cet accessoire est encore plus personnel et précis qu’une selle traditionnelle. Le cavalier de dressage a à coeur de favoriser sa position, son équilibre, et malgré tout, une fluidité de mouvements. Le bon cavalier de dressage, cherchera à intégrer tout cela dans une perspective de confort pour sa monture. Autrement dit, une selle de dressage pourra convenir au cavalier mais pas nécessairement à son cheval, et vice versa. Comment parvenir à concilier bien être et pour le cheval, et pour son cavalier à travers cette pièce maîtresse du harnachement ? Voici quelques axes de réflexion proposés par Equirodi, afin de vous aider à trouver la selle qui saura convenir à votre binôme !
La selle de dressage : considérer le cheval avant le cavalier
Techniquement, choisir ce type de selle peut rapidement relever du calvaire. Si le cavalier doit monter plusieurs chevaux, il est quasiment certain qu’un modèle pourra lui convenir à titre personnel, mais bloquer ses différentes montures à certains égards. Les selles de dressage, par nature, ont tendance à passablement orienter la position du cavalier (de façon beaucoup plus flagrante qu’une selle mixte ou cso). L’art en matière de dressage, consiste à monter méthodiquement, sans trop induire la notion de “contrainte”. Qui dit contrainte, dit inconfort pour le cheval et pour son cavalier. Ainsi, même si l’on trouve une réelle plus value sur une selle, le plus dur travail consistera à observer si cette dernière favorise également les mouvements du cheval, et ce à chaque allure, quels que soient les exercices auxquels le couple se soumet. Il y a aussi un delta très important entre la position naturelle du cavalier, sa position avec telle ou telle selle, et l’impact de ces deux postures différentes, sur la mécanique du cheval. De fait, se donner l’illusion de bien monter, et d’influer sur la locomotion du cheval grâce à une selle, est parfaitement possible. Là où le bas risque de blesser : de façon différée, des douleurs pourront survenir suite à une utilisation inappropriée de la selle - et chez le cavalier, et chez son cheval - plusieurs semaines ou mois plus tard.
Pourquoi est-ce primordial de faire preuve de vigilance ?
Au vu de la conception des selles de dressage, les points de compression et les zones dédiées aux jambes et à l’assise du cavalier peuvent se transformer en points de blocages. Si des taquets sont trop longs, la jambe se bloque. Si le siège est trop profond, trop étroit, ou trop large, le bassin du cavalier ne fonctionnera pas correctement. Ces menus exemples illustrent assez simplement le fait qu’une anomalie posturale aura une incidence directe sur les déplacements de la monture.
Lorsque l’on considère le cavalier
Une belle et bonne selle de dressage, c’est celle qui constitue un outil. Un cavalier médiocre ne pourra évidemment pas se muer en champion, uniquement en étant assis sur sa selle (toute sophistiquée qu’elle puisse être). N’oublions pas non plus, que le dressage est une affaire de sensations, de travail musculaire (à pieds comme à cheval), et d’osmose ! Il s’avère raisonnable, dans le processus d’un tel achat, de savoir préalablement ce que l’on recherche. Les cavaliers connaissent leurs points forts, leurs points faibles, et sous le regard avisé d’un coach, il sera plus aisé de rechercher certains détails sur la future selle. Concrètement, en fonction de votre physique (longueur de jambes, souplesse de bassin, équilibre naturel…) et des aspects que vous souhaitez optimiser, il sera plus simple de connaître les éléments incontournables à pointer. Un bassin souple mais relativement fixe n’aura pas besoin d’un siège très creux, de grandes jambes naturellement stables n’auront pas besoin de longs taquets avant très en relief… Tels peuvent être les exemples qui doivent guider les recherches.
Essayer c’est adopter (ou pas)
À l’instar de tout autre type de selle, procéder à un ou plusieurs essais est fondamental. Qui dit essayer, sous entend à cheval et en exécutant des exercices que vous réalisez fréquemment. Il faut être à l’écoute des impressions, et également observer ou demander à une tierce personne éclairée sur le sujet, de bien regarder votre monture se déplacer. En définitive, de patience il s’agit de s’armer et parfois de nombreux essayages il est question de réaliser !
Critères de base à examiner
Une selle, quelle qu’elle soit, dispose d’un arçon plus ou moins long et plus ou moins large. Les matelassures peuvent être de différentes épaisseurs et formes. L’ouverture d’arçon est aussi l’un des éléments les plus importants du point de vue du cheval. Le cavalier, lui, se penchera sur les détails suivants : taille/profondeur du siège, l’enfourchure (zone localisée au niveau de l’entrejambe lorsque l’on est assis, et qui fait la jonction entre l’extrémité de l’arçon et la lisière avant/latérale du siège), la longueur et le format des quartiers, immanquablement aussi la conception des taquets, et enfin, non moins importants : les couteaux d’étrivières. Ceux ci ont une valeur non négligeable, puisqu’ils optimisent la sécurité en cas de chute (selon les modèles). Arrivent ensuite les aspects plus “accessoires” : couleur, type d’étrivières, d’étriers, modèles de sangles. À ce point, la selle adéquate est déjà trouvée :-)
Selliers et fabricants
Les grandes marques les plus connues en France proposent des selles pour les disciplines principales. À savoir, des modèles mixtes, cross, cso, et dressage. On retrouve quelques similitudes chez les selles dressage et cross : beaucoup sont conçues en mono quartiers et donc avec de longs sanglons. Ces fameuses marques ont dans leurs équipes des commerciaux spécialisés, en mesure de venir faire essayer le matériel et de prodiguer des conseils. De ce fait, on peut parfois être très agréablement surpris(e). Il arrive que l’on essaye une selle neuve, et que le commercial ait dans son stock des modèles d’occasion… Ces derniers peuvent de temps en temps convenir davantage à un couple ! Des reprises peuvent tout aussi bien être organisées : le commercial récupère votre ancienne selle, et des arrangements très intéressants peuvent être trouvés. Du côté du budget, il est évident qu’une selle neuve de bonne manufacture, sera plus onéreuse qu’une occasion. Si le paramètre budget est “secondaire” (on pense aux cavaliers qui souhaitent une selle à la carte, et qui misent sur le long terme), pourquoi ne pas s’adresser à un sellier, voire même un sellier indépendant, et concevoir une selle sur mesure ? Cela représente un coût autrement plus élevé, sans surprise.
Certains ajustements peuvent être offerts. Notamment au sujet de l’arçon. Les garanties et service après vente sont à l’appréciation de chaque distributeur, cependant il est très commun de se voir proposer des modifications diverses, si à l’usage l’acheteur vient à constater un besoin particulier.
Le marché de la selle dressage d'occasion
En gardant en tête que les essais de selles sont indispensables, vous pouvez tout à fait passer par des canaux d’achat de type petites annonces. Les personnes sont tout à fait en mesure de comprendre que leur selle pouvait aller comme un gant à leur cheval, mais qu’une autre autre monture recevra différemment son équipement. En instaurant des rapports de confiance, avec essais possibles (chèque de caution par exemple), vous vous laissez le choix. Pour celles et ceux qui traitent dans un secteur géographique assez réduit, ce type de transaction est encore plus accessible.
La quintessence d’une selle
Les qualités d’une selle sont indissociables de la qualité avec laquelle le cavalier s’implique et se consacre à sa pratique. En reprenant le principe d’outil, il est quasiment certain que LA selle idéale saura se faire “oublier” à l’usage. L’idée étant de ne pas avoir mal à cheval (sous réserve qu’une bonne condition physique soit d’actualité), de ressentir au plus près la mécanique de votre monture, d’être aiguillé sans être gêné(e) ni contraint(e) physiquement.
Conseils de RODI
- Se renseigner, beaucoup, et ESSAYER avant d’investir
- Connaître parfaitement son corps pour lancer des recherches de selles qui correspondront à votre anatomie
- Garder en tête que l’on ne naît pas “expert”, on peut simplement tendre à le devenir à force de travail et de questionnements ! (La selle ne constitue pas de remède miracle à des lacunes à cheval)
- Votre budget est important, mais laissez la place à la surprise à travers des essais de modèles auxquels vous n’auriez pas nécessairement pensé
- Solliciter des spécialistes qui n’ont pas d’intérêt particulier à vous diriger vers une marque précise. L’important, c’est l’adéquation entre l’outil et vous, et votre cheval.
Vous avez cherché plus ou moins longtemps une selle de dressage ? Comment avez vous axé votre prospection ? Quels points selon vous sont incontournables ? N’hésitez pas à nous dire comment et pourquoi vous avez jeté votre dévolu sur votre selle...