La vermifugation, acte indispensable et à réaliser aux bons moments de l’année, est une mesure bien connue des propriétaires d’équidés. Primordiale dans la lutte contre les parasites, la vermifugation n’est cependant pas un acte anodin. Afin d’être efficace, il est important de connaître les différents types de vers, et les molécules associées pour les éradiquer.
La fin de la période automnale, est un moment crucial dans le protocole de vermifugation. Humidité et amplitude de températures propres à l’automne, sont un lit parfait pour les larves et les vers. Ces derniers, friands de l’univers tiède et réconfortant du tube digestif du cheval…. Ne demandent qu’à y élire domicile et à proliférer! Anticipez sur l’hiver et évitez une baisse d’état de votre compagnon, à travers une vermifugation intelligente: c’est encore le moment de traiter votre cheval.
Quelle(s) molécule(s) utiliser à ce moment de l’année ?
En guise de rappel, les gastérophiles doivent être traités à l’automne et les vers ronds (ou nématodes) tout au long de l’année. Les vers plats (ténias) se traitent en hiver. Les gastérophiles, d’apparence rouge brique et à la forme de gnocchi, sont tout simplement les larves des mouches… Les chevaux les avalent durant l’été, car les mouches très présentes à cette période, pondent directement sur leurs poils. Les oeufs ingérés se transforment en larves, et rejoignent l’estomac. L’infestation est donc très présente en automne…
Un cheval de sport, un cheval au pré, et un cheval au box auront les mêmes probabilités de se retrouver parasités après l’été. Voilà pourquoi la vermifugation du mois de novembre s’avère judicieuse.
Pour traiter les ténias, le praziquantel et le pyrantel (à double dose pour ce type de vers) sont les molécules consacrées. Les vers ronds, eux, sont traités avec le benzimidazole, le pyrantel, et les lactones macrocycliques. Les deux substances actives adaptées au traitement antiparasitaire des chevaux, à travers les lactones macrocycliques sont: l’ivermectine et la moxidectine.
Mesures périphériques à adopter au moment de la vermifugation
Naturellement, vermifuger sans marquer d’autres mesures d’hygiène, peut rendre le traitement antiparasitaire caduc (ou presque).
De façon pragmatique, pensez à bien vermifuger tous les chevaux d’une même structure, au même moment. Le mieux étant, pour les équidés logés en “chambre”, de les laisser expulser durant 24 voire 48h leurs crottins au box, avant de leur rouvrir l’accès aux paddocks. Penser à bien désinfecter les boxes ainsi que les aires de pansages en dur après chaque vermifugation.
Le ramassage régulier des crottins dans les paddocks, est également un moyen d’éviter aux larves expulsées de coloniser discrètement les lieux. Lors de l’arrivée d’un nouveau pensionnaire, procéder à une vermifugation systématique est aussi un moyen de remettre les compteurs à zéro. Les équidés logés au pré doivent subir le même traitement: vermifuges administrés simultanément et nettoyage des crottins sur la parcelle.
La rotation des parcelles est également un moyen simple pour éviter une surpopulation de vers. Cependant, faute de place, certaines structures ne pourront pas appliquer ce changement. Passer avec une balayeuse ou nettoyer scrupuleusement les crottins, s’avèrera le seul moyen d’assainir le sol. À noter que l’administration à jeun du vermifuge, aura davantage d’efficacité (pour les chevaux en box bénéficiant de plusieurs repas).
Cas particuliers
De manière générale, les juments gestantes et les poulains, constituent des cas autour desquels il faut être attentif. Les juments en fin de gestation (3 derniers mois), et les poulains de moins de 4 mois, ne devront pas recevoir de produits associés au Trichlorfon (Rintal, Equigard, Telmin, Néguvon). L’Equest n’est pas non plus conseillé. Quoi qu’il en soit, entre 2 et 6 mois, les poulains devront être vermifugés tous les 2 ou 3 mois en alternant pyrantel et fenbendazole. À partir de 6 mois, moxidectine et praziquantel tous les 3 mois, puis à partir d’1 an: ivermectine. Tout ceci est mentionné à titre d’exemple, et le concours de votre vétérinaire à ces prescriptions, est bien entendu indispensable.
En résumé
- Vermifuger avec la bonne molécule, au bon moment
- Associer une hygiène adéquate au traitement antiparasitaire
- Ne pas omettre de consulter la notice de chaque vermifuge avant utilisation
- Être attentif au protocole pour les juments gestantes et poulains
- Consulter votre vétérinaire pour toute question/doute
Vous êtes propriétaire d’un ou plusieurs chevaux, vous avez des astuces ou bonnes pratiques à faire partager ? Nous attendons vos remarques !