Equirodi se penche sur un thème peu réjouissant mais pourtant indissociable de la condition de propriétaire d’équidé. Que devient le cheval après sa mort ? À l’instar des autres animaux de compagnie, plusieurs solutions sont envisageables, bien qu’aucune ne soit simple à anticiper. Comment prendre les devants lors de cette étape, à qui s’adresser, comment s’articule le processus ? Malheureusement, beaucoup connaissent ce genre d’épisode puisqu’à travers leur métier (éleveurs, entraîneurs, structures où de nombreux équidés évoluent…) - il arrive inévitablement que des chevaux viennent à décéder. Les particuliers, chez qui la proportion de chevaux venant à mourir est logiquement moins importante, sont en revanche moins “habitués” (bien que le terme soit terrible) à la marche à suivre dans ce genre de situation. À suivre, des informations qui nous l’espérons, pourront vous renseigner au mieux et le plus respectueusement possible sur les démarches consacrées à la prise en charge du cheval post mortem.
Rappels au sujet de la législation
Le code rural répertorie les réglementations concernant les dépouilles d’animaux (Article L226-2). Il y est formellement stipulé qu’un animal pesant plus de 40 kilos ne peut pas être enterré dans l’enceinte appartenant à son propriétaire. Pour celles et ceux qui souhaiteraient offrir une sépulture traditionnelle à leur compagnon, il est à noter qu’aucun cimetière exclusivement réservé aux chevaux n’existe en France. Cependant, un cimetière animalier situé dans l’Oise (Saint Leu d’Esserent) permet d’ensevelir des animaux de plus de 50 kilos. Ainsi, il y est possible de faire inhumer un cheval en comptant 2000 euros environ. À cette somme s’ajoutent les frais de transport, ainsi que la concession qui représente plusieurs centaines d’euros par an.
Il faut également savoir que la loi prévoit un délai de 48 heures maximum entre le moment où le cheval décède et l’instant où le propriétaire doit contacter un service d'équarrissage ou de crémation. Si la déclaration de décès n’a pas lieu sous 48 heures, ou si vous décidez d’enterrer vous même votre cheval chez vous, vous encourez une amende qui avoisine les 4000 euros.
Légalement, dans le cas d’une crémation individuelle ou collective, il est parfaitement possible pour le propriétaire du défunt cheval de se voir remettre une partie ou la totalité des cendres de son compagnon.
L’équarrissage
Jusqu’en 2010, seul l’équarrissage était autorisé à prendre en charge les dépouilles de chevaux. Dans les faits, une fois contactés, les services d’équarrissage sont chargés de retirer le corps de l’animal. Cette solution constitue l’alternative la plus économique car en fonction du lieu où se trouve le cheval, et selon son poids, les frais peuvent aller de 100 à 650/700 euros. L’équarrissage en tant que tel est un procédé de transformation industrielle des cadavres d’animaux. En résulte une production de farines animales et de graisses fondues. Ces dernières sont soit incinérées soit valorisées en tant que combustibles, engrais, ou carburant.
Si vous optez pour cette solution, vous devez remettre les documents d'identification du cheval à la personne qui vient l’enlever. Les papiers du cheval seront ensuite transmis au SIRE afin de faire enregistrer le décès.
La crémation d'un équidé
La crémation est à l’heure actuelle la solution la plus “personnalisée” lorsqu’un cheval s’en va. La pratique, autorisée depuis début 2011 se présente comme étant plus digne à l’égard de l’animal. Cette option est la même que celle qui est proposée aux propriétaires de petits animaux. La différence notoire : chiens, chats, lapins et autres petits animaux sont pris en charge directement par votre vétérinaire, qui lui même est en relation avec une entreprise de crémation. En ce qui concerne les équidés, la démarche part de votre initiative, même si la procédure induit des contacts entre votre vétérinaire et la société de crémation spécialisée. Plusieurs choix s’offrent à vous. Évidemment, si vous vous tournez vers une crémation individuelle, cela aura un coût plus important qu’une crémation collective. Afin d’avoir un ordre d’idées, la crémation collective représente entre 570 et 970 euros (le delta entre les prix est fonction de la taille et du poids de l’équidé). En ce qui concerne la crémation individuelle, il faut prévoir plus de 1600 euros. À ces deux possibilités s’ajoutent des frais de rapatriement du corps de l’animal vers le crématorium (le propriétaire de l’équidé peut par ailleurs se charger lui même du transport de son compagnon). Si un propriétaire désire récupérer des cendres suite à une crémation collective, cela est parfaitement possible. Un extrait de cendres peut lui être remis, avec un certificat de crémation. Pour les personnes ayant choisi la crémation individuelle, la restitution de la totalité des cendres de leur cheval est envisageable. Un contenant cylindrique bien spécifique est remis au vétérinaire, ainsi qu’un certificat de crémation. Le propriétaire peut alors récupérer les cendres de son cheval par ce biais, ou se rendre directement au crématorium. Quatre crématoriums en France sont habilités à prendre en charge les dépouilles des équidés. Cela signifie que dans la plupart des cas, une convention de transport et de prise en charge pour la crémation est réalisée entre le centre de crémation et le vétérinaire.
D’un point de vue “insolite”
Lorsqu’un cheval meurt (cela vaut également pour les poneys et les ânes), certains propriétaires aimeraient se tourner vers des solutions autres que celles évoquées précédemment. Qui n’a jamais vu les 400 coups de François Truffaut ? Bien qu’ayant subi une naturalisation de qualité discutable, le cheval de l’appartement dans lequel René vit (l’un des deux petits protagonistes) est assez marquant, surtout pour des passionnés de chevaux. La scène est un peu surréaliste, néanmoins pourquoi ne pas faire naturaliser votre cheval, bien que la perspective semble bien osée ?
Le célèbre cheval de Napoléon, Vizir, fut lui même naturalisé à plusieurs reprises… Vizir se fit empailler par monsieur Chaulaire. Ce dernier, mandaté par Napoléon pour prendre soin du cheval après sa mort, concentra toutes ses attentions sur Vizir. Il écrivit même les mémoires du cheval. L’histoire n’est pas terminée car la relique de Vizir fut achetée par un un certain John Greaves, suite à un départ inopiné de monsieur Chaulaire pour l’étranger. Greaves avait le projet d’offrir Vizir au British Museum, mais le trajet entre la France et L’angleterre ne fut pas des plus aisés ! Vizir fut vidé de son rembourrage, voyagea “plié” dans une valise, et fut naturalisé à nouveau une fois arrivé sur le sol anglais.
Malgré ces clins d’oeil second degré, nous espérons que les informations proposées sauront renseigner correctement les personnes devant organiser le départ d’un cheval. Si vous avez des éclaircissements à ajouter, n’hésitez pas à nous en faire part. Cela permettra à la communauté de cavaliers d’appréhender avec plus d’appuis le départ d’un équidé cher à leur coeur.
Sources :
bonjour, je suis écœurée et révoltée. Le cheval d'une amie décédé samedi passé, nous sommes mardi et cette bête est encore sous bâche, en pleine chaleur (juin) et le service n'est pas encore venu chercher ce cheval. Je vous passe les détails sordides de l'état de cette bête. Cheval aimé... pour les propriétaires....c'est juste affreux ! A notre époque où on prône le bien-etre animal !!! je ne comprends pas !!!