Femmes et hommes de l’ombre, les grooms qui travaillent pour les cavaliers professionnels sont des pièces fondamentales dans l’équipe d’une écurie de haut niveau. Leurs compétences sont nombreuses, leur disponibilité immense, mais surtout leur passion et leur bienveillance à l’égard des chevaux constituent leurs plus grandes qualités.
Le métier de groom est une vocation, car non seulement il s’agit d’une engagement constant vis à vis de l’employeur et des chevaux, mais une connaissance parfaite du cheval et de ce qui s’y rattache sont aussi indispensables. Le groom illustre précisément le concept de prise d’initiatives, il ou elle représente une nounou de tous les instants pour les chevaux de sport qui lui sont confiés.
Y-a-t-il un ou plusieurs parcours pour devenir groom ? Quelles sont les spécificités de ce métier à travers lequel l’ennui n’a pas de place ? Equirodi vous propose quelques lignes afin de vous renseigner et peut être aussi d’aider certaines ou certains à se lancer dans l’aventure qu’est ce métier complet.
Les qualités indispensables du parfait groom
Dans les métiers du cheval, pas de scoop : on ne compte pas ses heures de travail. Cela est d’autant plus vrai en ce qui concerne la fonction de groom au sein d’une écurie, quelle que soit la discipline qui y est pratiquée. Bien entendu, on apprend tous les jours peu importe le métier, cependant un groom doit avoir préalablement dans ses “poches” de nombreuses connaissances au sujet des chevaux. Savoir reconnaître un bobo, un changement de comportement, une fatigue passagère, gérer les couches de couvertures en hiver, être complètement à l’aise avec n’importe quel profil de cheval, et surtout savoir gérer tout cela SEUL(E).
Bien que le groom travaille conjointement avec son employeur, il est aussi étroitement lié au vétérinaire en charge de la cavalerie, ainsi qu’à l’ostéopathe, au nutritionniste (de plus en plus de nutritionnistes équins collaborent régulièrement avec les cavaliers), et à tout autre professionnel impliqué dans le bon fonctionnement de la structure.
Le respect de l’intégrité morale et physique du cheval est au coeur des préoccupations du groom. Cela semble évident, toutefois c’est grâce à cela que le reste du travail s’articule dans les meilleures conditions. Un groom de choix sait aussi que sa rigueur et une organisation correctement ficelée lui faciliteront les choses. Cela va de pair avec la notion d’anticipation. On imagine tout à fait que le cavalier peut se dire à propos de son groom qu’il ou elle est sa “tête pensante” dans ce qui fait la routine rassurante des chevaux. Le groom doit être en mesure de réagir vite et bien en toutes circonstances : si le cavalier s’absente pour x raison, pas question de se retrouver dans une situation qui pourrait dégénérer.
À l’inverse, le groom qui transporte et soigne les chevaux attendus sur des manifestations situées loin de la maison, doit être à même de procéder à la chose en toute confiance. De nombreux cas de figure peuvent être source de stress, il est primordial de garder son calme et d’agir méthodiquement. Un bon groom sait garder la tête froide et fera tout en vue de ne pas se laisser dépasser par les évènements.
La notion d’hygiène : eh oui une écurie bien groomée est une écurie propre et nette, dans laquelle chaque chose est sa place. Les soins et le travail s’avèrent en toute logique fort facilités. La concentration doit s’intégrer dans les nombreuses qualités du groom : les chevaux d’un piquet ont différentes habitudes, différents équipements, il ne faut rien oublier… Toutes les directives et recommandations de l’employeur se font en vue d’optimiser la vie et les performances des chevaux. Le groom prend note, puis établit le reste de ce que l’on peut appeler la “magie”. C’est cette magie qui passe par de nombreuses attentions, beaucoup d’habitudes et un grand amour pour les protégés, qui fournira à l’écurie ou aux chevaux en déplacement tout le “liant” grâce auquel tout va se dérouler sous les meilleurs auspices.
Être équitable… On ne va pas se mentir, un groom a ses chouchous dans l’écurie :) et c’est bien normal ! De belles affinités se créent entre les chevaux et leurs soigneurs. L’idée avec ce clin d’oeil est plutôt de mettre le doigt sur l’adaptation. Certains chevaux de grande qualité peuvent être très délicats, parfois même compliqués. Le groom doit pouvoir s’en occuper avec la plus grande attention au même titre que les plus calmes, plus simples, plus attachants… cela signifie que la ruse et le jeu vont s’immiscer dans les petites et grandes actions du quotidien.
Les collaborations groom - cavalier les plus fructueuses semblent être celles dans lesquelles une grande cohésion s’est installée… Indépendamment de la confiance et du respect qui contribuent à une bonne entente et à l’envie de bien faire des deux parties, c’est la communication et de bons échanges que chacun cherchera à perpétuer. Être sérieux(se), tout en sachant faire preuve de légèreté et d’humour : on peut rire de beaucoup de choses au sein d’une écurie ! La complicité et la confiance s’installent d’ailleurs en grande partie grâce à ce genre de bons moments !
Vous avez probablement saisi le message : un groom est un superman ou une superwoman qui aime profondément son métier et qui trouve son bonheur à travers le bonheur et le bien être des chevaux qui sont à sa charge. Une casquette logistique est également attendue du ou de la groom : lors de déplacements et même à domicile, prévoir les aliments, le fourrage, les dates de ferrures, les commandes chez les fournisseurs… Tout cela peut rentrer dans les missions du groom.
Apprendre le métier de groom
Il peut s’avérer délicat de s’improviser groom sans être familiarisé au monde du cheval. On ne va pas nécessairement demander au groom de monter chaque cheval de l’écurie chaque jour, mais en revanche savoir travailler un cheval à pieds est primordial. Une longe, une séance de longues rênes (suivant l’écurie et ses spécialités), cela ne doit pas faire peur à un groom éclairé. Cela explique bien souvent la recherche de candidats et candidates disposant à minima d’un galop 5. Cela permet à priori de valider les connaissances anatomiques du cheval, ainsi que la conscience de ce que représente un athlète au travail.
Fondamentalement, les grooms connaissent leur métier avant même de devenir officiellement groom chez quelqu’un. Harnacher un cheval, entretenir son matériel, poser des protections, des bandes, embarquer pour un transport, doucher, soigner, tout cela constitue les habitudes de nombreux férus de chevaux. L’idée une fois embauché(e) est principalement de savoir suivre les consignes, puis de faire preuve d’autonomie afin de simplifier la vie de l’employeur avec ses chevaux. En revanche, les appelés qui détiennent un permis poids lourd auront davantage de chances d’être élus de se voir proposer un poste dans de courts délais.
Cela nous permet de faire écho à des formations de groom, proposées dans diverses structures. Dans certains cas, la possibilité de passer le permis est offerte aux personnes qui se lancent dans ces formations. À noter que de nombreux autres thèmes sont touchés durant ces formations, et que des stages en immersion totale dans des écuries, permettent aux élèves de se confronter à la réalité du métier. En tout état de cause, plusieurs organismes de formation existent en France. La plupart des formations s’effectue sur environ un an, et le format le plus professionnalisant reste à priori celui de l’alternance. À travers ces formations, l’enjeu est principalement de former les élèves à un travail en écurie de concours. Avec toutes les spécificités que cela incombe, on note que beaucoup d’apprentis cherchent à se diriger vers de grandes écuries de cso. En découle soit une position de groom à domicile, soit une fonction de groom concours (c’est ici que le permis poids lourds est obligatoire), soit des grooms free-lance qui font de la prestation de services à plusieurs endroits.
Trouver du travail en tant que groom
Comme dans n’importe quel autre métier, ce sont le sérieux, les compétences et la motivation qui parleront d’eux mêmes. Toutefois, le monde du cheval est petit et grand à la fois… Le bouche à oreille, les réseaux sociaux, et les connaissances de connaissances de connaissances peuvent être extrêmement efficaces. Il suffit d’une recommandation, d’une bonne expérience, pour qu’une belle carrière de groom voit le jour. Parallèlement, de nombreuses annonces d’emplois sont présentes sur internet. En s’armant de courage, d’un peu de culot et d’une énorme envie de bien faire, les personnes n’ayant pas navigué dans beaucoup d’écuries (jeune âge, reconversion professionnelle…) auront toutes leurs chances de se voir embauchées.
Être groom ailleurs que dans une écurie de cso
Car il existe d’autres disciplines que le cso en équitation, il existe des grooms spécialisés dans d’autres domaines :). Ainsi, en fonction des compétences, des affinités, et des occasions présentées, les grooms peuvent oeuvrer dans des écuries de concours complet, de dressage, de spectacle, et surtout de courses ! Le secteur des courses en France est justement très dense, bien qu’évoluant tout à fait parallèlement aux disciplines traditionnelles. Nous évoquerons dans un prochain article les métiers de garçon de voyage, groom et jockey afin de renseigner celles et ceux qui aimeraient embrasser le monde des courses… D’ici là, si vous êtes groom et que vous désirez témoigner votre expérience et faire part de toutes les facettes qui constituent votre métier : n’attendez pas, dites nous tout !