L'achat d'un cheval est un engagement sur le long terme ; aussi, il est capital de faire le bon choix. Hélas, on se laisse parfois emporter par un coup de cœur irréfléchi qui mettra à mal la relation entre le cavalier et l'animal. Non seulement il n'y aura pas de plaisir dans le "couple" formé, mais de plus, d'un point de vue financier, l'erreur peut coûter cher.
Aïe. Vous avez acheté un cheval qui s'avère être une "carne, un canasson, une rosse, un bourrin..." bref, vous avez misé sur le mauvais cheval. Il s'agit bien entendu d'un raccourci de langage qui cache souvent des situations plus complexes. Vous n'avez pas su estimer son état physique, mental, comportemental... Peut-être avez-vous négligé le B.A.-BA préalable à toute acquisition... ? Et pourtant, certains signes ne trompent pas.
Un comportement instable mais gérable
Le comportement du cheval est lié à son éducation. Un mauvais traitement, des douleurs enfouies qui ressurgissent, une peur entérinée ou un traumatisme produisent des conséquences qui annihilent et faussent son comportement naturel. Trouver les causes de ces "défauts" demande de la persévérance, de la patience afin de ré-équilibrer ses réflexes de confiance en l'homme. Avant tout engagement, il faut bien "essayer" la monture et ne pas se laisser séduire par des atouts purement esthétiques, comme une belle robe, entre autres accroche-cœurs. Un "mauvais" cheval ne saura pas évoluer aux trois allures ni sauter. Il sera réticent à se laisser monter, ruera dans son box, renâclera, ronflera, aura des tics, sera prompt à mordre ; il sera instable dans ses humeurs, trop excité, voire décochera des coups de sabot dans les murs. S'il est pris de peur, il risquera d'être violent, de faire demi-tour et devenir incontrôlable. Il rechignera à l'effort, il se montrera asocial vis-à-vis de ses congénères ou il embêtera son cavalier pour être en tête du groupe. S'il a du mal à sortir de son box, s'il plaque les oreilles en arrière, s'il a le regard fuyant, il sera peu fiable au travail, quel qu'il soit. Il faut vraiment analyser son comportement avant de se lancer dans une acquisition mais aussi identifier son potentiel de progrès et d'amélioration comportementale.
Des manipulations compliquées
Le cheval peut aussi carrément refuser de monter dans le van... Pire, il risque de s'y blesser. Bref, il a encore tout à apprendre ; bien entendu tout dépend de l'usage que vous souhaitez faire de votre monture -balades, concours...- mais d'emblée, un comportement difficile est un mauvais signe, et sur le long terme, cela n'augure rien de bon pour la relation avec son cavalier. Par conséquent, soit vous choisissez un cheval qui a tout à apprendre et que vous éduquerez en fonction de vos propres compétences, soit vous choisissez un cheval qui correspond à vos attentes et est déjà dressé à l'usage auquel vous le destinez. Mais avant cela, il faut prendre le temps d'observer.
Un vendeur trop enthousiaste...
Si, lors de la première rencontre le cheval fait preuve d'un comportement décourageant ne croyez pas le vendeur qui vous assurera "qu'il n'a jamais fait cela avant, cela ne lui ressemble pas". Par la suite, si le vendeur se montre pressé et particulièrement satisfait au moment de clore la transaction -comme s'il se débarrassait d'un grand poids-, méfiez-vous... Si vous êtes accompagné -et nous vous le conseillons- au moment de la visite pré-vente et que la personne se montre moins enthousiaste que vous, sachez déchiffrer ses réticences et donnez-vous le temps de la réflexion.
Une visite chez le vétérinaire pour éviter les surprises
Le vétérinaire vérifiera l'appareil locomoteur, le cœur, les poumons qui ne doivent pas poser de problème chez un cheval en bonne santé. Par ailleurs, il faut s'assurer qu'il n'est pas enclin aux coliques, que ses pieds et ses dents sont en bon état. Le vétérinaire pourra déceler ainsi les faiblesses, peut-être chroniques, de l'animal. Ainsi, vous pourrez faire votre choix en toute connaissance de cause, sans vous laisser "fourguer" un cheval qui s'avérera être une "mauvaise affaire".
RODI vous conseille
- Ne cédez pas au coup de cœur irraisonné lors de l'achat de votre cheval
- Imposez-vous, avant l'achat, la visite chez un vétérinaire et chez l'ostéopathe
- Faites-vous accompagner d'un professionnel ou d'un ami connaisseur avant de finaliser la vente : l'avis d'une tierce personne est toujours une sécurité avant de s'engager
- Essayez le cheval, sentez-le et tentez de déterminer si vous vous entendrez avec lui ou pas, sur le long terme
Il y a peu de temps, j'ai essayé un cheval. Sur l'annonce il était indiqué qu'il avait des bases en dressage. Lorsque j'ai téléphoné, le proprio m'a dit qu'il était vert mais qu'il conviendrait à un niveau galop 4 et qu'il était très bien pour le loisir. Dès que je l'ai vu j'ai tout de suite su que ça n'allait pas coller... Il était très agité dans son box, irrespectueux, nous bousculait voulait nous pincer et nous plaquait contre les parois du box (que ce soit avec moi ou le proprio), quand j'ai tenté de lui curer les pieds, il donnait des coups de sabots... Lorsqu'on l'a lâché en liberté il était plutôt respectueux mais Quand on l'a sellé, il s'est cabré sur son proprio à plusieurs reprises. Une fois sur son dos, il n'a pas voulu me dégager par contre il ne comprenait pas vraiment les aides et cherchait à mordre mes bottes. Comme si son débourrage et les bases n'étaient pas aboutis. Les proprio n'ont pas réussi à le faire trotter ou galoper quand ils étaient sur son dos. J'ai trouvé ça encore plus louche... Le proprio a dit exactement ce qui est écrit dans l'article : il a voulu précipiter la vente en trouvant un prétexte, il voulait une réponse le jour même et disait que son cheval ne se comportait pas comme ça habituellement... J'ai décidé de ne pas prendre ce cheval qui ne correspondait pas du tout à ce que je recherche.