Transporter soi même son cheval ou sa cavalerie (dans le cas des centres équestres ou écuries de concours) est une chose. Ne pas être en mesure de procéder à la transhumance de son compagnon en est une autre. Diverses raisons peuvent conduire une personne à faire appel à un transporteur équin professionnel afin de faire voyager un ou plusieurs chevaux.
Les acteurs du milieu du cheval sont la plupart du temps tout à fait autonomes en ce qui concerne les déplacements de leurs compagnons à crins. Que les trajets soient effectués en camion VL, en voiture/van ou en poids lourds, il est majoritairement simple de faire aller un équidé d’un point à un autre. Néanmoins, certaines situations requièrent les services d’un transporteur professionnel. Les particuliers, faute de permis ou de véhicules adéquats, peuvent être bien soulagés en traitant avec un professionnel à même de déplacer leurs chevaux. Parfois, une urgence vétérinaire et une conjoncture compliquée constituent un motif impérieux pour faire venir un transporteur complètement habitué à ce genre de configuration. Les longues distances représentent aussi une occasion toute trouvée pour se décharger d’un ou plusieurs jours de transport. Entre une vie bien remplie et la nécessité de déplacer un cheval d’un point A à un point B, le recours au transporteur équin devient alors synonyme de tranquillité d’esprit et de gain de temps. D’autre part, les cavaliers professionnels sont tout aussi bien susceptibles de s’entourer de transporteurs afin d’être épaulés dans les nombreux déplacements de leur cavalerie.
Notons qu’une grande proportion de transporteurs équins professionnels se charge des voyages sur “terre”. D’autres proposent un panel de services plus large, en organisant l’intégralité des déplacements plus compliqués. En cela, on comprend les trajets employant les routes maritimes et / ou aériennes. Ces déplacements inédits sont de plus en plus valorisés, notamment dans le cadre des ventes de chevaux (toujours plus nombreuses) qui ont lieu entre des protagonistes fort éloignés géographiquement.
Mentions indispensables pour tout transporteur équin professionnel
Dès lors que le transport d’animaux vivants est encadré par un règlement (Communauté Européenne - n°1/2005 du 22/12/2004), un transporteur se trouve face à des exigences réglementaires strictes en matière de protection animale. Cela est parfaitement indépendant des distances et temps de transport car la réglementation s’impose dès le premier kilomètre.
Par ailleurs, le transporteur doit être en possession du Certificat d’Aptitude au Transport d’Animaux Vivants (CAPTAV). Ce certificat s’obtient à l’issue de quelques jours de formation, durant lesquels les candidats sont briefés sur des contenus théoriques et pratiques. Un QCM final permet de valider leurs compétences et leurs savoirs afin de confirmer leur capacité à mener un transport en toute sécurité ainsi que dans le respect du confort des animaux convoyés.
Plusieurs nuances cependant :
- Le transporteur doit détenir une autorisation de transport de type 1, pour tout transport effectué sur une courte distance (< 8h dans la communauté européenne et > 12h en France). Les voyages plus longs (> 8h dans la communauté européenne et > 12h sur le territoire français), nécessitent une autorisation de type 2. Ces longs trajets demandent également l’installation de plusieurs dispositifs dans le véhicule employé pour le voyage : un système de géolocalisation, ainsi qu’une sonde de température.
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Il est indispensable d’être inscrit au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS)
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Le ou les véhicules de transport d’équidés sont soumis eux aussi à une réglementation. Un certificat d’agrément doit être obtenu. Ce dernier permet de vérifier plusieurs points : l’étanchéité du sol du véhicule, le système de ventilation, la hauteur sous plafond, les systèmes d’attaches le contrôle de la limitation de vitesse, et le système de freins.
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Le transporteur accompli doit aussi disposer d’une licence de transport (même principe que pour les taxis) à renouveler tous les 5 ans. Cette licence s’obtient en se rendant auprès de la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement), après passage d’un examen. Le transporteur est ainsi répertorié dans le registre de la DREAL de sa région.
Les trajets en détails
Plusieurs religions en matière de ce qui doit être à disposition d’un cheval transporté, mais … Le bon sens préconise un filet à foin ainsi que des pauses durant lesquelles le cheval se verra offrir de l’eau.
La loi spécifie que 45 minutes de pause toutes les 4h30 de temps passé à rouler sont obligatoires. Parallèlement, et pour des raisons de sécurité/confort, le conducteur en charge du voyage ne doit pas rouler plus de 9/10h par jour.
Quelles sont les obligations de la part des clients ?
Tout propriétaire d’équidé doit remettre au transporteur les papiers du cheval et les documents d’identification (n°de puce en particulier). Les papiers prouvent également que le cheval est à jour de ses vaccins et donc, en mesure d’être déplacé légalement. Pour un voyage hors des frontières, le cheval doit disposer d’un passeport FEI.
D’autre part, il est rudement conseillé de présenter le cheval en passe de voyager, équipé de ses protections de transport habituelles. Si d’aventure l’équidé pris en charge éprouve des difficultés à embarquer, le transporteur doit en être informé afin de correctement prévoir son temps.
NB : devis et contrat dûments signés entre les deux parties doivent impérativement être établis afin de sécuriser le service.
Les étapes incontournables d’un service de transport équin effectué dans les règles de l’Art
- prise de contact avec un transporteur équin professionnel
- demande de devis
- explications précises des conditions de voyage, éventuelles étapes
- accord et signature de devis afin de concrétiser le voyage de monsieur cheval
- rendez-vous puis départ pour le déplacement
- selon les professionnels, des messages et / ou appels sont programmés afin d’informer le propriétaire de l’équidé transporté de l’avancée du voyage. Il est également question d’un bon de transport à ce moment. La “lettre de voiture” dans le jargon… Qui spécifie en détails, quel cheval voyage, sur quelle distance, dans quelles conditions, etc.
- arrivée à bon port du ou des équidés transportés : gain de temps et tranquillité d’esprit confirmés pour le propriétaire.
Les cas particuliers des voyages à l’étranger - hors territoires limitrophes de l’hexagone
C’est quelque part dans le cas des chevaux devant se déplacer à l’étranger, que les services d’un transporteur sont extrêmement appréciés. Les exigences sanitaires, de sécurité, ainsi que les recommandations de voyages sont formelles : tout doit être bordé par des documents (la fameuse autorisation de type 2 par exemple) et des vérifications constantes. Concrètement, lors d’un transport entre la France et l’étranger, il doit y avoir une trace des déplacements des chevaux. Un système informatique vétérinaire - base de données centralisée unique - destiné à la surveillance du mouvement des animaux a été instauré en 2003. Ce système s’appelle (le nom est tout trouvé !) TRACES. C’est sur cette plateforme que les déclarations de transports et échanges d’animaux vivants doivent être effectuées. Lorsqu’un trajet de cette nature (hors frontières) est programmé, un vétérinaire est mandaté par la DDPP (Direction Départementale de la Protection des Populations) pour procéder à une visite afin de vérifier que le ou les chevaux peuvent voyager. Cette décision est sanctionnée par la signature d’un certificat. Certains pays poussent les examens de santé autrement plus sérieusement. On songe notamment aux tests sanitaires tels que des prélèvements sanguins, tests salivaires, et aussi périodes de quarantaines. Toutes ces démarches et obligations ont pour but de limiter la propagation d’éventuelles maladies. Cela constitue également un moyen de toujours garder un oeil sur les convois et le respect des bonnes pratiques dans ce métier du transport.
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