La médecine vétérinaire en spécialisation équine s’appuie de plus en plus sur l’imagerie médicale afin de poser un diagnostic et/ou conforter un avis vétérinaire. Dans certains cas, ces outils servent à préparer une intervention chirurgicale. Sans dresser la liste de toutes les méthodes d’imagerie existantes, nous présenterons de façons succinctes trois d’entre elles qui prennent de plus en plus de place en matière de diagnostic ou d’examens complémentaires chez le cheval.
Scintigraphie osseuse
Cette technique, de par sa sensibilité, est employée pour détecter une inflammation osseuse en complément d’une radiographie. À ce jour, elle est utilisée post traitement pour contrôler la résorption de l’inflammation avant d’envisager la reprise du travail.
En pratique, le vétérinaire injecte un produit de contraste (radioactif) qui va se déposer sur les lésions osseuses (environ 2 à 3h avant l’examen). A l’aide d’une gamma caméra, le praticien pourra observer et prendre des clichés des rayons émis sur les zones où l’inflammation est présente.
Des clichés comparatifs sur le membre sain sont également pris afin de pouvoir comparer et noter l’importance de l’inflammation.
Ce type d’examen ne s’effectue que dans des structures spécialisées répondant à des normes propres à la réglementation de la scintigraphie et de l’utilisation de produits radioactifs.
L’examen demande une hospitalisation minimale de 60 heures afin que le produit radioactif soit éliminé par l’organisme de l’animal.
Quand pratique-t-on la scintigraphie ?
Cet examen permet de détecter des lésions que l’imagerie classique ne décèle pas. Avec cette méthode il est possible d’observer le bassin, les hanches, les épaules et les cervicales. Le vétérinaire peut faire réaliser cet examen lorsqu’un cheval présentant un trouble de la locomotion ne répond pas aux anesthésies diagnostiques. Certains professionnels l’incluent dans les check up de début ou de fin de saison pour les chevaux de haut niveau.
Quel coût pour une scintigraphie ?
Il faut garder en tête que cet examen permet de localiser une inflammation et demande d’autres examens complémentaires afin de déterminer la cause d’une boiterie.
A titre purement indicatif le coût est compris entre 1200 et 1600 € HT.
IRM - Imagerie par Résonance Magnétique
Cette technique d’imagerie médicale permet d’obtenir des vues en 2 ou 3 dimensions et a l’avantage d’être non invasive. Pour l’anecdote, les premières images d’IRM ont été faites sur un cadavre (humain) en 1987 par le Dr Richard Parc (dans le Colorado). Les premiers examens sur un cheval anesthésié sont intervenus 10 ans plus tard en 1997, toujours aux USA à l’aide d’une machine étudiée pour l’homme.
A ce jour, il existe 2 systèmes d’imagerie dédiés au cheval :
- Les dispositifs de « haut champ » qui nécessitent que le cheval soit couché et anesthésié
- Les dispositifs de « bas champ » qui se pratiquent sur un cheval debout, simplement sédaté
Ce second système permet d’obtenir des images du sabot jusqu’au carpe pour les membres antérieurs et du sabot jusqu’au jarret pour les membres postérieurs. Aujourd’hui, par sa facilité de mise en oeuvre, c’est l’examen du pied qui est le plus fréquemment réalisé.
Cette méthode nécessite tout de même quelques précautions. Il faut impérativement s’assurer qu’aucun corps métallique n’est présent dans et autour de la zone analysée. L’IRM fonctionnant sur la base d’un aimant, la forte puissance du champ magnétique pourrait déplacer le corps en métal et occasionner des blessures à l’animal.
Quel est l’intérêt de l’IRM chez le cheval ?
Que ce soit au niveau osseux, ou au niveau des tissus mous, l’IRM permet de réaliser des images de grande qualité. Avec une source d’informations plus nette le diagnostic est plus précis.
Elle est idéale pour la confirmation et la constatation de l’étendue d’arthrose sur les articulations basses. Elle est même employée pour mesurer l’importance d’une plaie et s’assurer de l’absence d’autres lésions internes.
Quel est le coût de l’IRM ?
Le prix de cet examen demeure assez modéré, si l’on prend en considération qu’il permet de réaliser un diagnostic précoce. Le coût sera compris dans une fourchette indicative de 500€ HT à 2100€ HT. Un examen réalisé debout pour des images du pied sera moins onéreux qu’un examen effectué chez un cheval couché.
Le Scanner
Cet outil est pour le moment moins répandu que l’IRM et bien moins que la radiographie. Ce système d’imagerie utilise les rayons X pour obtenir des coupes de l’organisme. Cette méthode est apparue aux USA dans le courant des années 80.
Cet examen permet un large travail d’exploration en quête d’informations pouvant le cas échéant expliquer un problème de santé chez le cheval. Le scanner permet d’obtenir des clichés au niveau de la tête (par exemple : la mise en évidence d’une infection sinusale), des cervicales, du cerveau, du thorax, de l’abdomen. En matière d’orthopédie, il trouve son application dans la recherche d’affections du coude, des carpes et des grassets. Il est notamment utilisé pour préparer certaines opérations chirurgicales complexes.
La multitude de clichés pris durant un examen permet par assemblage de réaliser une vue en 3 dimensions. Ce qui le rend plus précis qu’une simple radiographie.
Pour réaliser cet examen il est nécessaire d’anesthésier le cheval et de le coucher. Les principaux risques sont propres à ceux de l’anesthésie générale et de l’exposition aux rayons X.
Bien que les techniques évoluent rapidement, le plus souvent ce sont des appareils conçus pour la médecine humaine qui sont employés. L’utilisation d’appareils « humains » limite considérablement le champ des applications de cette technique - réduisant les examens à quelques parties du corps du cheval (tête, encolure, membres inférieurs, etc).
À ce jour, un tel examen coûte entre 1300€ HT et 2000€ HT. Les tarifs pouvant varier en fonction des zones observées (le temps et la complexité des manipulations pouvant constituer une raison) mais également les coûts d’entretien de la machine.
Conclusion
Le développement de la médecine vétérinaire équine évolue en parallèle de la médecine conventionnelle humaine. De plus en plus de docteurs vétérinaires font le choix de se spécialiser ce qui permet de repousser chaque jour un peu plus les limites des techniques d’expertises médicales. L’apparition de cliniques spécialisées regroupant plusieurs spécialistes laisse à penser que la médecine vétérinaire n’en est qu’à ses balbutiements et que le statut d’athlète de haut niveau du cheval contribuera en partie à son accélération.
Article proposé par Rémi Delhomme - Distri’Horse® - ©Tous droits réservés
Sources :
Images : le CIRALE (Calvados) - Magazine Normandie Attractivité