L’alimentation du cheval est devenue un véritable casse-tête. Comment bien alimenter sa monture? Quelles sont les bonnes pratiques à adopter ? Sans vous proposer d’explorer toutes les possibilités de rationnement de nos animaux, parlons ici d’un produit qui a fortement évolué : Le mash. Nous ne présenterons pas les produits proposés par l’industrie agro-alimentaire pour chevaux, uniquement la « version originelle ».
Qu’est ce donc le mash ?
C’est une vieille méthode de préparation des aliments. Elle nous viendrait d’Angleterre aux alentours de la fin du 19ème siècle. Le terme mash dans la langue de Shakespeare désignerait une bouillie - une purée. Petit écart face à notre sujet pour y revenir au grand galop. En cette fin de siècle voit, outre Manche, se développer les courses hippiques. Discipline qui a profité des échanges (notamment de chevaux) entre la France et l’Angleterre pour conquérir l’hexagone. C’est tout naturellement que les entraîneurs de chevaux de courses français ont copié le modèle britannique, en préparant et distribuant une ration de mash le jour de repos de leurs montures.
Cette préparation consiste à faire cuire durant plusieurs heures (en général 3 heures) des céréales dans de l’eau. Difficile de vous donner une base précise de cette préparation, puisque tout le monde a sa recette. Une grande partie des préparations se basent sur de l’orge, des graines de lin, du son (résidus de la transformation d’une céréale pour en obtenir de la farine). Les céréales sont toujours en graines entières.
Côté cuisson, il est nécessaire de se mettre en cuisine le matin, si vous souhaitez servir ce repas le soir. Attention à ne pas proposer un mash tout juste sorti de cuisson. Un animal trop gourmand pourrait se brûler. Au mieux pour un cheval vivant au pré en période très froide, la préparation peut se proposer très légèrement tiède.
Y a-t-il encore un intérêt à préparer du mash à son cheval ?
Comme abordé rapidement plus haut, le mash permet d’offrir à ses animaux une ration moins riche et plus apaisante sur le plan digestif. Si vous donnez un grain d’orge entier à votre cheval son organisme va devoir déployer une foule d’efforts afin de digérer et d’exploiter cet aliment. Rappelons que le cheval est initialement un herbivore et qu’il s’est adapté au mieux à ces aliments plus complexes (en comparaison avec l’herbe) que sont les céréales. La cuisson permet de cuire l’amidon contenu dans la ou les céréales, afin de les transformer en sucres simples. Sucres qui seront plus facilement valorisés par le processus digestif.
Les principaux intérêts de faire cuire/bouillir ces aliments :
- Pour l’orge, cela permet de ramollir la paroi cellulaire qui protège les réserves de la graine,
- Dans le cas de la graine de lin, il rend digeste cette plante qu’il ne l’est pas à l’état cru,
- Cette une ration qui apporte du lest,
- Un repas plus digeste et plus appétent,
- En incorporant du son, on obtient un très léger effet laxatif, qui permet de « détoxifier » sur le plan digestif et de favoriser le transit.
Quand proposer du mash à son cheval ?
Culturellement cette préparation est offerte aux chevaux en activité sur leur jour de repos, afin de proposer une trêve au système digestif. Ces chevaux recevant des rations souvent très riches, peuvent rencontrer des désordres digestifs. Le mash plus pauvre permet de ne pas sur alimenter des animaux qui ont l’habitude de brûler l’énergie reçue quotidiennement au travers de l’entrainement.
Bien souvent est abordée la question du manque de vitamines et minéraux dans cette « gourmandise » hebdomadaire. Certes c’est vrai. Mais soyons d’accord, il s’agit de ne faire qu’un seul repas par semaine sur une base de mash. En partant du principe que la ration quotidienne de votre monture est bien équilibrée le reste de la semaine, ce n’est pas gênant.
Mais j’entends les poneys au fond du pré qui hennissent de mécontentement ! Oui mais sous prétexte qu’on sort qu’en balade le week-end nous n’avons pas le droit à un petit mash de temps en temps !? Leurs revendications sont justes. Que les animaux vivent au pré ou boxe tout au long de l’année, nécessitent surtout en hiver un fort apport de foin. Cet aliment de base est très sec voir parfois un peu poussiéreux. Distribuer un peu de mash une fois par semaine permet également d’apporter une ration humide qu’appréciera le tube digestif.
Comme cité plus haut, un mash proposé très légèrement tiède aux animaux vivant au pré, n’est pas désagréable non plus. Imaginez-vous vivre dehors par un temps froid et humide. Votre organisme carburant à plein régime pour assurer le bon fonctionnement des organes et maintenir une bonne température corporelle. Pensez-vous vraiment vous jeter sur un bâtonnet de crème glacée ?
Le mash ne pourra pas être distribué tous les jours. Sa valeur nutritive n’est pas suffisamment importante. Il permettra d’offrir à votre cheval un repas apéritif, bon pour son tube digestif. Il n’y a pas véritablement de saison pour préparer ce type de ration. C’est plus un petit « plus » qui fera du bien à votre cheval.
Attention, il n’est pas recommandé d’offrir cette alternative à un poulain ou un jeune en pleine croissance. Et tout au contraire, il pourra permettre en ajoutant quelques condiments, de stimuler l’appétit d’un cheval qui boude ses rations (bien entendu après avoir exclu tout problème en prenant l’avis d’un vétérinaire spécialisé en médecine équine). Et dans tous les cas il devra constituer qu’une phase de transition.
Article proposé par R.DELHOMME - Distri’Horse33.com