Un titre qui peut paraître saugrenue et qui prête à sourire. Dans un précédent article, je vous avais parlé de la notion de “ le Mal à Dit “ que nous connaissons tous sous l’orthographe “la maladie”. Sans vouloir vous proposer une version réchauffer de ce thème, je souhaitais vous proposer une vision différente des faits. Pour ma part la vision du soin évolue. Le mal que manifeste votre monture peut émerger de plus loin. Au travers de ces quelques lignes, je vous propose un point de vue complémentaire, fruit de mon expérience en tant que conseiller en aliment complémentaire et guérisseur. Ce dans un seul objectif : mieux entendre ou comprendre votre cheval.
Par quel truchement en sommes-nous arrivés là ?
Si l’on se place du côté humain, la barrière de la langue vis à vis des chevaux est sommes toutes aussi élevée que votre premier cours de mandarin. Il est loin d’être facile d’interpréter un changement d’état ou d’attitude chez un cheval qui du jour au lendemain devient craintif, violent, ingérable ou malade. Lorsque le bilan clinique est livré et que tout semble normal l’incompréhension est pesante. Chaque propriétaire réagira différemment. Dans les cas de troubles du comportement ils peuvent venir à se séparer du cheval, ou employer des méthodes de travail plus contraignantes pour mettre aux plis l’animal. Dans le cas de pathologies qui ne trouvent pas d’explications médicales, souvent les propriétaires sont en plein désarroi. Et pourtant dans certains cas il sera possible, de reconsidérer l’approche, et de soulever d’où provient le déséquilibre dès lors que la barrière de la langue sera franchie.
Transposer nos connaissances à nos équidés
Notre monde bien que de plus en plus virtuel, reste basé sur le son et l’image (écriture, vidéo, photos, etc). A ce jour il est rare de connaître un animal qui sache écrire, mais s’exprimer oui. C’est souvent ce mode d’expression à nos deux espèces qui fait défaut.
Chaque cheval, naît et porte son propre bagage émotionnel. Ils conservent en eux et en sus de leur héritage génétique, le moindre évènement. C’est sur ce point que l’homme et l’animal se rapprochent. Je vous arrête de suite, je n’irai pas vous engager à mettre un cheval sous hypnose.
Le meilleur moyen de comprendre votre cheval est de garder en tête qu’à un moment de sa vie son bagage peut raisonner avec le vôtre. Nous observons ces derniers temps le grand retour des chevaux qui soignent les hommes, mais qui soignent les chevaux sur le plan psychique ? C’est parfois ce simple détail pour nous qui peut déclencher et créer un déséquilibre émotionnel et physique sur votre cheval.
Comment le comprendre?
La question est simple mais l’approche peut déboussoler. Je ne rentrerai pas dans la question de la communication animale ou démarches assimilées. Une prise importante d’informations peut être réalisée par ce biais autant que par le praticien possède un feeling juste et qu’il conserve un maximum de neutralité.
Il est toujours important de croiser les points de vue des différents professionnels qui tournent autour du cheval (Ostéopathie, Shiatsu, etc) qui doivent être en mesure de faire ressurgir la mémoire d’un organe. Et de là de précieuses informations. Mais il arrive parfois que cela soit pas encore suffisant et qu’un travail d’investigations psychique soit nécessaire.
Mais concrètement de quoi parle-t-on?
Transposons deux situations. Un cheval refuse de franchir le guet, ou de sauter une rivière. Rien n’y fait, quelque soit le subterfuge, il se braque, se défend. Remontez l’historique de votre cheval, voir celui de sa mère. Un cheval qui a vécu une inondation dans sa vie peut être aussi marqué qu’un être humain ayant tout perdu lors d’une crue. Pourquoi cette exemple ? Car je l’ai vu récemment chez un poney qui était en boxe et qui a vu l’eau lui monter au dessus des boulets. Je vous laisse imaginer l’angoisse de la situation lorsque les issues de secours sont verrouillées.
Des juments peuvent changer de comportement après un poulinage et le sevrage. Une jument peut parfaitement ne pas comprendre pourquoi on l’a séparé de son poulain du jour au lendemain. Ici aussi, il s’agit d’une situation constatée.
Le cheval ne ruminera pas son passé de la même manière que nous. Il ne passera pas sa journée à se dire « mon cavalier ne m’aime plus, on va me séparer de lui ». Il va stocker cette information dans un coin. Et le jour où vous cavalier vous encaissez un déboire dans votre vie en rapport avec la séparation ou le rejet (c’est un exemple), vous réveillerez cette image chez votre monture. Certes tous les chevaux ne réagiront pas de la manière. Certains seront émotionnellement plus fort, mais pour d’autres la conception de leur propre image déclinera.
Avant de poursuivre, l’exemple est inspiré de situations rencontrées sur le terrain. Le cavalier ne sera pas forcément la cause, ou la cause unique d’une dégradation d’état. Mais l’équitation est une relation de couple, dont pour certaines très fusionnelle.
Là où la situation se complique c’est l’établissement de la cause. Bien souvent, les signaux d’alarme ne sont que le résultat du déséquilibre qui s’est opéré dans le fort intérieur de votre cheval. Vous avez déjà entendu la formule « je vais bien, tout va bien » tiré d’un spectacle de l’humoriste Dany Boon. Elle illustre parfaitement la connexion entre le psychique et le physique. La qualité du psyché est capable d’intervenir sur l’équilibre chimique du corps. Les informations passent moins bien entre les différents organes, pouvant engendrer la production d’hormones spécifiques en quantité trop importante provoquant un environnement instable. Très schématiquement cela revient à confondre le poivre et le sel, quand vous salez votre plat. Ce dernier aura perdu toutes ses qualités gustatives.
La fatigue peut entraîner un phénomène de surcompensation par l’organisme réduisant l’efficacité de ses défenses immunitaires. Sur un point très simple, une porte est ouverte aux germes ou virus. Le système digestif peut se déséquilibrer par la présence de ces indésirables et créer une réaction en chaîne.
Plus le terrain est sain, plus l’état général est bon. Pour vous faire un bref parallèle, souvenez-vous de la dernière bonne nouvelle qui a déclenché en vous de l’euphorie. N’avez-vous pas eu l’impression que tout allait pour le mieux et que tout était facile ? Que vous aviez une pêche d’enfer ?
Abordez rapidement quelques lignes plus haut, la baisse d’estime de soi chez le cheval, peut véritablement venir le verrouiller sur le plan physique. Des pathologies peuvent apparaître sans aucune explication. Le don de soi est dans la nature même du cheval. Et votre attention, votre bien-être sera sa récompense.
Présentez ainsi, tout cela paraît évident. Mais pris dans le flot des évènements quotidien, ou la panique qui peut s’installer autour de son cheval en baisse de forme, le bagage émotionnel du cheval et la qualité de son psychique ne sont pas toujours la priorité. Il n’est pas rare que l’on me présente des chevaux sortant des courses. Certains d’entre eux, bien qu’ayant un environnement plus calme, n’arrive pas à prendre du poids. Ces chevaux sont un peu comme les jeunes retraités qui du jour au lendemain ont perdu leur routine quotidienne du travail. Ils dépriment…
C’est une dimension du cheval que j’ai la chance de pouvoir approcher et qui mérite d’être envisagée dans certains cas. Je tiens à rappeler que chaque cas est unique et que seule une approche globale pourrait hypothétiquement offrir des réponses et des débuts de solution. Mais il ne sera jamais inutile de faire un check-up clinique complet, surtout quand la situation perdure et devient préoccupante.
Article proposé par R.DELHOMME - Distri’Horse33®