Les ulcères sont une pathologie courante chez le cheval, notamment chez le cheval de sport (courses, obstacles, dressage, complet, endurance, etc.) qui sont en partie liés au mode de vie des chevaux athlètes (vie en box parfois près de 23h par jour, aliments concentrés, repas à heure fixe, nombreux déplacements, etc.)
C'est une maladie digestive qui toucherait entre 70 et 95% des chevaux ayant une vie orientée vers la compétition. Mais les chevaux d'âge ou les reproducteurs peuvent également développer des ulcères gastriques. Le stress est le premier vecteur de cette pathologie souvent en rapport avec des points énoncés plus haut :
- Beaucoup de temps au box, source de stress, d'anxiété et d'ennui
- Une alimentation très concentrée avec des repas en quantité donnée et à heure fixe engendrant une augmentation du taux d'acidité avec une durée d'exposition à ces acides prolongée
- Les nombreux déplacements liés aux compétitions
Mais à ce jour les causes de l'ulcère gastrique qui peut également toucher l'œsophage et la première partie du duodénum, demeurent mal connue. Une infection liée à une bactérie (Helicobacter pylori) pourrait être responsable de certains cas d'ulcères chez le cheval.
Pour résumer, l'ulcère gastrique chez le cheval naît d'un déséquilibre entre des facteurs agressifs (comme l'augmentation du taux d'acidité dans l'estomac du cheval) et les facteurs protecteurs.
Concrètement, comment se matérialise l'ulcère gastrique chez le cheval ?
On parle de lésions qui ont différents niveaux de sévérité évalués par 3 méthodes de classements (par grade allant de 0 à 3 et deux autres systèmes notant la muqueuse pro-ventriculaire, et la muqueuse glandulaire). Nous resterons sur la plus simple et de représentation globale :
- Grade 0 : muqueuse intacte (présence de petites rougeurs ou un léger épaississement de la paroi)
- Grade 1 : 1 à 2 lésions localisées
- Grade 2 : 3 à 5 lésions localisées sans saignement
- Grade 3 : 5 à 10 lésions sans saignement ou 1 à 5 lésions avec saignement
Ce système de notation date de 1989 et comme vous l'avez constatez il tient compte du nombre de lésions et de leur sévérité. Il existe un autre système d'évaluation de la sévérité des cas d'ulcères beaucoup plus détaillé tant par l'importance des lésions que de leur situation dans le système digestif.
Pour synthétiser nous pourrions dire que les ulcères gastrique sont des plaies sur la paroi de l'estomac. Plaies qui peuvent saigner, parfois même se perforer entraînant le décès du cheval.
Quels sont les symptômes de la présence d'ulcères gastriques chez le cheval ?
Concrètement il n'y a pas de symptômes précis car nous sommes face à différents types d'ulcères possibles et chaque cheval est unique et manifestera de façons différentes les phases douloureuses qu'engendrent les ulcères gastriques.
Voici quelques signes en rapport avec les ulcères gastriques sans pour autant être spécifiques à cette pathologie et permettent d'avancer un diagnostic chez le cheval :
- coliques d'intensité et de récurrence variable,
- grincement de dents,
- modifications comportementales (agressivité),
- abattement,
- baisse de l'appétit, le cheval ayant tendance à ne pas finir sa ration,
- douleurs abdominales.
On peut constater une baisse de l'état général (amaigrissement), ou un maintien difficile du bon état du cheval.
Comment confirmer la présence d'ulcères gastriques chez le cheval ?
Actuellement le moyen le plus juste pour établir la présence d'ulcères et envisager un traitement chez le cheval demeure la gastroscopie.
Cet examen consiste à introduire un endoscope par les naseaux du cheval afin d'atteindre l'œsophage pour rejoindre l'estomac et procéder en premier lieu à un examen complet de ce dernier.
Cet examen nécessite que le cheval doit être mis à la diète stricte minimum 8 heures avant l'intervention.
Cette intervention permettra en plus de poser le diagnostic de réaliser une ou ou plusieurs biopsies et d'assurer le suivi au cours d'un traitement médicamenteux.
Quels réponses pour traiter les ulcères gastriques chez les chevaux ?
A ce jour le principal traitement est médicamenteux et se base sur la gestion de la douleur par l'administration d'antalgiques, et des anti-inflammatoires visant certaines enzymes qui favoriseraient le déséquilibre au sein de la partie haute du tube digestif (bas de l'œsophage, estomac, partie haute du duodénum) et à protéger la muqueuse gastrique.
Il faut garder en tête que le cheval est passé d'un environnement sans limite où il pouvait manger à son rythme et en fonction de ses besoins, à un rythme plus restrictif, plus encadré où certains chevaux passent jusqu'à 23h par jour au box recevant des quantités d'aliments concentrés et de foin à heure fixe. Ceci ajouté à une utilisation sportive nécessitant des déplacements, des apprentissages, des mises en situation parfois stressantes, favorisent la montée du stress et de l'anxiété qui peuvent fortement influencer sur l'équilibre émotionnel et digestif du cheval.
Des réponses alternatives visant à retarder l'apparition et à traiter les ulcères chez le cheval peuvent s'envisager que ça soit dans l'atmosphère du lieu de vie du cheval que dans le choix de compléments alimentaires non pas dédiés mais qui influenceront de manière cohérente la réponse au stress ou à l'anxiété. Le curcuma sur de longue période avec un régime alimentaire et de vie équilibrée reste favorable sur le plan digestif, puisque la culture indienne lui attribue la capacité de diminuer l'acidité gastrique ce qui irait dans le sens d'apaiser le terrain pour les chevaux prédisposés à la formation d'ulcères gastriques.
L'équilibre nerveux du cheval peut être envisagé en partant sur une complémentation à base de vitamine B12 associée ou non à du magnésium (ce dernier étant à employer avec précaution.
Brève fournit par R.DELHOMME - www.distrihorse33.com - Spécialiste de la santé pour vos chevaux - Tous droits réservés